Demande d’autorisation de travail pour embaucher un salarié étranger : mode d’emploi
Embaucher un salarié étranger qui réside déjà en France implique que celui-ci détient un titre de séjour ou un visa. Cependant, ce dernier ne lui permet pas toujours de travailler pour une entreprise française.
La demande d’autorisation de travail fait partie des procédures d’embauche obligatoires pour un salarié étranger en France. Elle concerne à la fois l’embauche des travailleurs étrangers hors Union européenne déjà présents en France et ceux qui souhaitent entrer dans le pays. Notez toutefois que dans ce dernier cas, la demande d’autorisation de travail seule ne suffit pas, elle s’inscrit dans le cadre de la procédure d’introduction.
Dans cette page, nous allons vous présenter uniquement le cas des salariés étrangers, ressortissants d’un pays hors UE, qui résident déjà en France. Peuvent-ils automatiquement travailler grâce à leurs visas ou titres de séjour ? Quelle est la procédure à suivre pour pouvoir les embaucher ? Découvrez tout ce qu’il y a à savoir sur la demande d’autorisation de travail dans ce contexte.
Les demandes d’autorisation de travail d’un salarié étranger résidant en France
Lorsqu’un employeur désire embaucher un salarié de nationalité étrangère, non-ressortissant de l’Union européenne, qui réside déjà en France, les formalités sont allégées.
Les titres de séjour qui nécessitent une autorisation de travail
Un étranger qui réside légalement en France possède systématiquement un titre de séjour ou un visa. Cependant, tous les titres de séjour n’autorisent pas forcément à travailler au sein de l’Hexagone (nous en reparlerons dans les cas de dispense).
Voici les documents de séjour qui exigent une autorisation de travail :
- VLS-TS (visa de long séjour valant titre de séjour) ou carte de séjour « travailleur temporaire » ;
- VLS-TS ou carte de séjour « salarié » ;
- CRA (Certificat de résidence pour les Algériens) « salarié » ;
- VLS (visa de long séjour) ou carte de séjour « saisonnier » ;
- VLS-TS ou carte de séjour « étudiant » ou « étudiant programme de mobilité » si la durée de travail envisagée est supérieure à 60 % de la durée annuelle du temps de travail (soit 964 heures) ;
- CRA « étudiant » ;
- Attestation de demande d’asile (seulement si elle est en cours d’examen par l’OFPRA depuis au moins 6 mois).
Le changement de statut pour embaucher un salarié étranger résidant en France
- L’identification de l’employeur (informations relatives à l’entreprise et authentification de l’adresse de contact).
- Les informations sur le type de recrutement.
- Les informations relatives au salarié étranger.
- Les informations relatives à l’emploi proposé.
- Les informations relatives au contrat proposé.
- Les justificatifs à joindre au dossier.
- Le récapitulatif de la procédure afin de vérifier que les informations saisies et les pièces fournies sont conformes.
- La confirmation que la procédure est enregistrée et transmise.
- de la copie recto verso du titre de séjour du résidant étranger en cours de validité ;
- du dernier avis d’imposition si l’employeur est un particulier ;
- du mandat dûment rempli et signé si l’employeur se fait représenter ;
- d’un document attestant du dépôt de l’offre d’emploi pendant 3 semaines et de la clôture de l’offre ou de l’absence de candidat si l’emploi est soumis à opposabilité ;
- des justificatifs que les conditions sont remplies si l’exercice de l’activité est soumis à des conditions réglementaires spécifiques (activités réglementées) ;
- des diplômes obtenus en France et à l’étranger, ainsi que d’un curriculum vitae si le salarié étranger est un étudiant en fin d’études ;
- de l’attestation de demande d’asile pour un demandeur d’asile depuis plus de 6 mois ;
- du certificat de scolarité, certificat d’inscription ou carte d’étudiant dans le cadre d’une autorisation de travail pour un étudiant étranger en cours d’études en France.
L’étude de la demande d’autorisation de travail par l’administration
Depuis le 6 avril 2021, les demandes d’autorisation de travail sont instruites par 6 plateformes interrégionales et une 7e plateforme nationale dédiée à l’instruction des demandes pour les travailleurs saisonniers.
En effet, les plateformes ont été créées à l’occasion du transfert de cette mission au ministère de l’Intérieur, dans le cadre de la réforme de l’organisation territoriale de l’État. Jusque-là, c’était le préfet du département de résidence du salarié étranger ou de rattachement de l’entreprise qui gérait les demandes d’autorisation de travail.
L’administration chargée de l’étude des demandes d’autorisation de travail va prendre en compte un certain nombre d’éléments (articles R. 5221-20 à R. 5221-22 du Code du travail) afin de rendre sa décision, parmi lesquels :
- la situation de l’emploi dans la profession et dans la zone géographique ;
- l’adéquation entre la qualification, l’expérience, les diplômes ou les titres de l’étranger ;
- les caractéristiques de l’emploi ;
- etc.
Les cas de dispense d’autorisation de travail
Comme nous l’évoquions précédemment, la demande d’autorisation de travail concerne les salariés étrangers venus d’un pays hors Union européenne (UE), Espace économique européen (EEE), de Suisse ou résidant déjà en France. De plus, certains titres de séjour et certaines activités dispensent l’employeur de la demande d’autorisation de travail.
Autorisation de travail et principe de liberté de circulation des travailleurs étrangers
Grâce au principe de liberté de circulation des travailleurs étrangers, certaines dispenses existent. L’objectif est de permettre aux ressortissants des États membres de s’installer et de travailler en France, à condition, toutefois, de ne pas représenter une menace pour l’ordre public.
C’est pourquoi les salariés étrangers résidants de l’UE, l’EEE, de Suisse ou d’un État signataire d’une convention bilatérale avec la France ne sont pas soumis à une autorisation de travail.
Les titres de séjour et visa qui valent autorisation de travail
Dans le cas d’un salarié étranger hors Union européenne résidant déjà en France, certains titres de séjour valent autorisation de travail. Dans ce cas précis, l’employeur n’a pas à solliciter une autorisation de travail. C’est notamment le cas pour :
- la carte de résident ou carte de résident « longue durée-UE » ;
- le visa de long séjour qui vaut titre de séjour (VLS-TS) « vie privée et familiale » ou la carte de séjour temporaire « vie privée et familiale » pour un membre de la famille d’un étranger ayant obtenu le statut de résident de longue durée-UE dans un autre État membre ;
- la carte de séjour pluriannuelle « passeport talent » ;
- la carte de séjour « salarié détaché ICT » ou « salarié détaché mobile ICT » (famille) ;
- la carte de séjour « stagiaire ICT » ;
- le VLS-TS ou la carte de séjour « étudiant » ou « étudiant programme de mobilité » ;
- la carte de séjour « recherche d’emploi ou création d’entreprise » ;
- la carte de séjour pluriannuelle « bénéficiaire de la protection subsidiaire » ou « membre de la famille d’un bénéficiaire de la protection subsidiaire » ;
- la carte de séjour « bénéficiaire du statut d’apatride » ou « membre de la famille d’un bénéficiaire du statut d’apatride » ;
- l’autorisation provisoire de séjour ou un document provisoire de séjour portant la mention « autorise son titulaire à travailler » ;
- le visa vacances-travail.
La dispense d’autorisation de travail pour les contrats de moins de 3 mois
Enfin, certaines activités exercées durant une période inférieure ou égale à 3 mois ne requièrent pas d’autorisation de travail, et ce, que le salarié étranger réside ou non en France. C’est le cas pour :
- les manifestations sportives, culturelles, artistiques et scientifiques ;
- les colloques, séminaires et salons professionnels ;
- la production et la diffusion cinématographique, audiovisuelle, du spectacle et d’édition phonographique ;
- les prestations de mannequinat et de pose artistique ;
- les services à la personne et employés de maison pendant le séjour en France de leurs employeurs particuliers ;
- les missions d’audit et d’expertise en informatique, gestion, finance, assurance, architecture et ingénierie, dans le cadre d’un contrat de prestation de service ou de mobilité intragroupe ;
- les activités d’enseignement dispensées, à titre occasionnel, par des professeurs invités.